
Le Musée de Picardie, le petit Louvre amiénois
Ouvert en 1867, le Musée de Picardie d’Amiens est aujourd’hui encore, considéré comme l’un des plus beaux musées de Province. Conçu sur le modèle du Louvre de Napoléon III, il présente de riches collections d’archéologie, de sculptures, d’objets d’art et de peintures allant ainsi du paléolithique à nos jours.
La Société des Antiquaires de Picardie
La Société des Antiquaires de Picardie, fondée en 1836 et déclarée d’utilité publique en 1851, joue un rôle important dans la construction de ce musée et va contribuer de part ses recherches à une meilleure connaissance de l’histoire de la région.
Grâce à l’influence de Félix de Beaumont et Charles Dufour, la Société des Antiquaires de Picardie qui à peu de moyens, obtiendra l’autorisation d’organiser quatre loteries pour permettre le financement de la construction du musée. De plus, Napoléon III ainsi que la Mairie d’Amiens céderont gratuitement les terrains nécessaires.
Le Louvre en Province
A l’exception du Musée-bibliothèque du Havre, aucun édifice de ce genre n’a encore été construit en France à cette époque. Ce projet à la folle ambition de créer un Louvre en Province. Trente-neuf architectes participeront au concours. Le lauréat, Henri Parent doit, de plus intégrer certaines propositions de ses concurrents à ses plans initiaux. Il sera remplacé par Arthur-Stanislas Diet en 1859.
Le musée sera inauguré le 30 mars 1864 lors de la visite du directeur des Musées Impériaux, bien que les travaux se soient achevés en 1857. Comme on peut le voir dans l’aménagement intérieur des salons de l’Empereur et de l’Impératrice notamment, le musée amiénois est intimement lié au pouvoir impérial.
Choses inédites pour l’époque : son parcours de visite de plus de 8000 m² ainsi que les conditions d’affichage et de conservation en font un édifice remarquable.
Les conflits entre 1870 et 1945
La ville d’Amiens étant au coeur des conflits qui marquent la France entre 1870 et 1945, les collections du Musée de Picardie sont protégées sur place ou évacuées à trois occasions afin de les préserver des occupations et bombardements :
- en 1870, le conservateur Charles Borély dissimulera les oeuvres au sein même du bâtiment juste avant qu’il ne soit transformé en hôpital prussien.
- pendant la Première Guerre Mondiale, ce sont dans un premier temps les oeuvres majeures qui sont évacuées à Paris. A la suite du bombardement du musée, des militaires seront chargés de transporter ce qu’il reste des oeuvres dans des entrepôts plus sûrs.
- dès le début de la Seconde Guerre Mondiale, les oeuvres seront placées en sécurité aux châteaux de Brocourt de Bovelles dans la Somme. Elles seront ensuite transportées et stockées en gare d’Amiens pendant plusieurs mois en 1940. Les oeuvres finiront leur voyage en 1944 au Château de la Lorie dans le Maine-et-Loire. Les caisses ne reviendront à Amiens qu’à la fin 1945 pour la réouverture du musée qui sera également l’occasion de le moderniser entre 1947 et 1962.
Le temps des restaurations
En 1981, de grosses restaurations du bâtiment débutent avec le soutien financier de la ville et de l’Etat. Le sous-sol du musée sera alors aménagé pour accueillir les importantes collections archéologiques. Quatre ans plus tard, c’est au tour de l’intérieur du musée d’être rénové de façon à mettre en valeur les décors peints d’origine. Le musée sera ensuite classé au titre des Monuments Historiques en 2012.
Plus d’informations sur le site de la ville d’Amiens, la page Facebook et de compte Instagram du Musée de Picardie. 2 rue Puvis de Chavannes 80000 Amiens. 03 22 97 14 00. museedepicardie@amiens-metropole.com .